Médiathèque Georges Brassens

Sont-ils à l’aise les dirigeants du monde dans ce nouveau rôle de Père Fouettard que leur impose ce maudit virus ?

Tous en tout cas ne l’interprètent pas de la même manière. Ainsi Jean Castex semblait un peu seul en scène jeudi soir, sans Roselyne Bachelot, pour annoncer notamment que théatres, cinémas et musées ne rouvriraient finalement pas au 15 décembre, réveillant le vieux débat sur le thème : ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, et laissant sans réponses les questions inévitables et sans fin : pourquoi autoriser les messes mais pas les concerts, les cultes mais pas la culture, etc…

Quelques jours auparavant, dans cette Allemagne qui n’a plus, comme pendant la Première vague, le rôle de pays-modèle plus fort que le virus, Angela Merkel a, elle aussi, dû se mettre au répertoire de Mère Fouettarde : dans ce pays fédéral où la chancelière doit aussi convaincre les Landers avec lesquels elle partage le pouvoir, dans cette Allemagne qui n’aime guère depuis 1945 le registre martial et tandis que le pays enregistrait cette semaine un nouveau record de 590 décès en 24 heures, la chancelière a choisi un mélange d’émotion et de colère  pour réclamer la fermeture anticipée des écoles mi-décembre ainsi que celle des commerces après Noël jusqu'au 10 janvier.

Enfin, dans le rôle du Père Fouettard on avait aussi cette semaine une interprétation signée Brian Pallister, le Premier ministre de la province de l’Ouest canadien du Manitoba qui face à l’augmentation massive des nouveaux cas de contamination en Amérique du Nord, a carrément demandé à ses concitoyens de ne pas se réunir pour Noël, d’annuler Noël…

Comme quoi, sur scène et dans la vie, pour « passer la rampe » comme on dit au théâtre,produire un effet sur son auditoire, il y a plusieurs registres, et pourquoi pas… celui des larmes !