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Du caoutchouc comme système de réfrigération

Alexandra Delbot
Diffusé le jeudi, 20 avril 2023 (7 min)


Au menu du journal des sciences : du caoutchouc réfrigérant, une nécropole découverte à la station Port-Royal, le processus biologique qui rend les cheveux blancs, les pieuvres goûtent avec leurs ventouses ...


   
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Avec sciences

Au programme
  • C’est ce qu’on appelle un polymère élasto-calorique. C'est-à -dire que la température va varier de manière réversible avec son élongation.  Quand on tire dessus, il va en partie se cristalliser et ces cristaux vont dégager de la chaleur, le matériau va chauffer. Et quand on le relâche, quand le caoutchouc se rétracte, les cristaux vont fondre et le matériau va absorber la chaleur de l’extérieur, donc refroidir son environnement.

    Du caoutchouc réfrigérant

    On peut donc contrôler sa température mécaniquement. Et c’est une propriété intéressante à utiliser dans des systèmes de réfrigération pour se passer notamment de gaz dont on se sert habituellement et qui contribue au réchauffement climatique. Le caoutchouc lui peut-être biosourcé et a un très faible coût.

    Mais tout cela est théorique et cela ne suffit pas à en faire un système réfrigérant. D’autant que le caoutchouc a une faible conductivité thermique. C’est un matériau isolant, si vous avez des bottes en caoutchouc pour les jours de pluie, vous savez bien qu’il fait chaud dedans, et que la chaleur ne se propage pas.

    Il a d’abord fallu que ces scientifiques résolvent les équations de la diffusion de la chaleur, pour résoudre ce problème de conductivité thermique et proposer un modèle théorique pour réaliser une preuve de concept.

    Résultat, ils ont réalisé des prototypes de réfrigération c’est un cylindre de 3 centimètres de diamètre sur 15 de haut. De chaque côté, il y a un réservoir, un échangeur. Et au centre, qui relient ces échangeurs, les tubes de caoutchouc dans lequel on fait circuler un liquide.

    Entretien avec Gaël Sebald, professeur à l’INSA Lyon, chercheur au CNRS et au laboratoire international ELyTMaX à l’Université de Tohoku au Japon. Il est co-auteur de ces travaux parus dans Applied Thermal Engineering.

    Une nécropole découverte à Paris sous le RER B à la station Port-Royal

    Grâce à des fouilles d’archéologies préventives, avant l'aménagement d’une nouvelle sortie de la gare. Les recherches menées par l'INRAP révèlent la présence de 50 sépultures sur 200 mètres carrés.

    La nécropole antique aurait été utilisée jusqu’à la fin du 3ème siècle, dans ce qui était à l’époque la banlieue de Lutèce… car comme l’explique la chercheuse Camille Colonna dans le Figaro qui relaie la découverte : “Pendant l’antiquité, les vivants étaient séparés des morts…” les défunts sont donc enterrés hors de la ville, quand Lutèce n'occupait que l’actuelle île de la Cité et une petite partie de la rive gauche de la Seine.

    Les fouilles ont également révélé la présence de récipients, en céramique et en verre mais aussi des clous, ceux de cercueils et ceux des chaussures ! Seuls éléments à avoir, avec les ossements, résisté au cours du temps. Les fouilles se poursuivent et se termineront à la fin du mois d’avril.

    Pourquoi les cheveux deviennent-ils blancs ?

    Et tout se passe dans les cellules souches de mélanocytes, celles qui déterminent aussi la pigmentation de notre peau. Au départ, ces cellules se trouvent à la base du cheveu, dans le germe du follicule. Ensuite, les cheveux poussent, les cellules souches se déplacent hors du bulbe, donnent naissance à de nouvelles cellules, parce que c’est leur rôle. Puis elles reviennent à leur place, dans le bulbe.

    Les scientifiques qui publient dans Nature montre que ces cellules avec le temps, et l’âge, n’arrivent plus à revenir au bulbe elles restent bloquées. Problème : hors du bulbe, elles ne sont plus renouvelées et perdent donc leur pigmentation, les cheveux deviennent donc blancs.

    Et cette mobilité est peu commune. Les auteurs indiquent dans le Figaro que les cellules souches de mélanocytes se comportent différemment des populations de cellules souches décrites jusqu'à présent.

    Les poulpes goûtent avec leurs ventouses

    Une observation que l’on avait déjà faite pour les calamars et les pieuvres - poulpes et pieuvres c’est la même chose - mais la question qui restait en suspens est comment ?

    Dans cette étude publiée dans Nature, les scientifiques ont mis en évidence que des récepteurs sensoriels au bout de leurs ventouses avaient tendance à se lier à des molécules qui ne se dissolvent pas dans l’eau. Des molécules grasses donc qui se déposent facilement à la surface d’objets : la peau d’un poisson, le fond marin ou même leurs propres œufs.

    Et ils montrent que ces récepteurs sont codés par 26 gènes différents - c’est beaucoup, Cela signifie que des millions de combinaisons différentes pourraient être créées au sein de chaque animal. Un peu à l’image d’une clé et d’une serrure. Le goût c’est la clé et le récepteur la serrure. La pieuvre, armée d'autant de serrures, pourrait déterminer très rapidement ce qu’elle goûte et si cela vaut la peine de le manger.

    Merci à Gaël Sebald pour ses précieuses explications

    Pour aller plus loin ...

    L’étude sur le caoutchouc réfrigérant (Applied Thermal Engineering, en anglais)

    La plus grande nécropole de Lutèce se dévoile dans les sous-sols de la station Port-Royal (Le Figaro)

    L’étude sur les cellules souches de mélanocytes dans les cheveux (Nature, en anglais)

    Pourquoi les cheveux blanchissent-ils ? (Le Figaro)

    L’étude sur les poulpes (Nature, en anglais)

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