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Superwelter / Raphael
Musique audio
Edité par EMI - 2012
On ne s'y attendait pas ù même si une petite voix, depuis l'album précédent, nous soufflait que ça finirait par arriver : on aime beaucoup, vraiment, le nouveau Raphael. Ce disque court (dix plages, trente-cinq minutes) comporte bien deux ou trois titres moins puissants que les autres (Déjà vu, Asphalte), mais le reste file sans anicroche, rapide et cinglant comme une traînée de poudre, évidemment enflammée. Il plane même comme une odeur d'explosif sur ce septième album. Le parfum fort des obsessions enfin débridées, des ambiances délicieusement malsaines.Tant pis si on ne saisit pas toujours ce que les textes veulent dire, ou à qui ils s'adressent ; l'intensité des chansons se suffit à elle-même. Mieux : très loin du chanteur à la peau de bébé qui susurrait jadis ses gentils refrains, le Raphael d'aujourd'hui semble avoir ¡trouvé son équilibre dans une instabi¡lité de sons et de mots, curieusement harmonieuse. « Je me suicidais souvent quand je t'aimais vraiment. » « Cette nuit, je cherche une camarade, pour oublier la débandade »... Moins radiophonique qu'avant, mais bien plus excitant. Même la voix s'est libérée. Et si les ombres de Bashung et de Manset (surtout) réapparaissent plusieurs fois, on a la sensation de tenir là un disque foncièrement personnel. Raphael l'a écrit et enregistré chez lui, avec son seul ¡producteur, Benjamin Lebeau ù à eux deux, ils jouent de tous les instruments. A coup sûr, une profession de foi.